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Eric Caudron et Carmine Ghersi, depuis le temps qu'ils se connaissaient et jouaient ensemble au sein de divers orchestres, ils ont bien fini un jour par décider de monter leur propre groupe! Le nom de Sunblood fut choisi, il provient d'une montagne située dans les Territoires du Nord Ouest au Canada près de la rivière Nahanni: "Lorsque le soleil se couche on croirait que le soleil saigne sur la montagne". Pas besoin de longues discussions pour savoir quel genre de musique jouer, cela s'est imposé à eux comme une évidence: du rock-blues puissant faisant la part belle aux extravagances techniques dont tous deux sont capables. Peu de titres originaux pour leur tout premier concert mais un succès immédiat, il n'y a rien de tel pour leur donner envie d'étoffer leur répertoire. Et puis tout s'est enchaîné très vite: les concerts, le CD, les radios…
Des musiciens solides
Ce qui frappe d'entrée lorsqu'on écoute Sunblood, c'est l'incroyable maîtrise instrumentale des membres du groupe, ils arrivent ainsi à concilier une grande liberté d'expression individuelle et une osmose parfaite entre eux. C'est une qualité rare! La batterie d'Eric assure un rythme puissant et inébranlable, c'est le train qui vous emporte. Les différents bassistes qui se sont succédés ont toujours su assurer une fondation solide avec des notes bien plantées comme autant de jalons qui offrent un appui infaillible permettant de s'affranchir des contingences musicales sans pour autant les renier. Mais depuis plusieurs années, c'est Rico Raja qui tient ce rôle, apportant à Sunblood une dimension mélodique supplémentaire tout en conservant le rythme bien assis. Dans pratiquement chaque titre, la guitare de Carmine commence par donner le ton, lance le train et lui assure une vitesse de croisière consistante avant de s'évader pour "voler" littéralement autour de ce rythme qui ne faiblit pas. La tête dans les nuages, les pieds sur terre… Il ne faut pas oublier bien sûr la voix de Carmine, toujours puissante mais sachant faire passer les moindres nuances émotionnelles.
Parfois certains groupes pensent que la musique est plus importante que la technique, les deux sont cependant indissociables. En effet, comment évoluer librement lorsqu'on est incapable de s'exprimer pleinement, simplement parce que les doigts ne suivent pas? Voilà quelque chose qui n'est jamais arrivé avec Sunblood, où qu'ils souhaitent aller, les musiciens du groupe ont toujours réussi à y parvenir! Le secret de leur homogénéité musicale se résume aisément: chacun développe sa propre idée tout en écoutant les autres, en s'adaptant et en se nourrissant de ce que les autres lui apportent. Bien sûr, les morceaux sont mis en place et suivent certaines règles mais si une idée nouvelle apparaît, les autres sont prompts à réagir et apportent alors leur pierre à ce nouvel édifice qui se construit. Les répétitions ne sont pas faites pour figer les morceaux mais pour définir des espaces de liberté. Et comme Eric l'a dit un jour à Carmine qui lui signalait une mesure à deux temps au sein d'un morceau: ne m'ennuie pas avec ça, joue…
From Where The Sun Now Stands…
… I'll play the blues forever! Cela pourrait se traduire par "j'en prends le ciel à témoin, désormais je jouerai le blues pour toujours!" Mais c'est également une paraphrase d'un passage du discours de reddition de Chef Joseph, le chef de la tribu indienne des Nez Perces, ce discours qui a également inspiré Carmine pour l'écriture de la chanson Trail Of Tears qui se trouve sur l'album. Les membres de Sunblood ont voulu avec ce disque montrer leur vraie personnalité et retrouver la magie des concerts. Ainsi, pas de production léchée, pas d'ajouts de parties uniquement là pour embellir, sauf de discrètes guitares acoustiques dans les deux derniers titres. C'est du rock, du brut, du puissant!
Dès le premier morceau, Johnny Red Knife, le ton est donné, un rythme de batterie implacable et une introduction à la guitare jouée en tapping à deux mains. Oui c'est de la guitare mais les deux mains de Carmine sont affairées sur le manche! Et ce train d'enfer ne s'arrêtera qu'à la fin du titre. Changing est plus assis et paradoxalement, il vous donnera une irrésistible envie de bouger! Trail of Tears est une adaptation du discours de Chef Joseph, ce titre récrée l'atmosphère des pow-wows, cet hommage est un des morceaux qui ont concouru à la renommée de Sunblood. Call of the Wild repart sur un rythme endiablé, avec un solo de guitare en slide. L'esprit du blues a beau être présent tout au long de l'album, il fallait bien un vrai blues, lent et plein de sensibilité, c'est Fate. Chemical Heaven du rock à l'état pur! Good Morning Blues, ou le légendaire Leadbelly revisité, simple et efficace! Avec Frontier Man, Sunblood montre une autre facette, le rock se fait plus groovy, sans pour autant se renier. Dans Warfare on atteint les frontières de la recherche sonore. Carmine trouve ici avec sa guitare des sonorités inouïes. Medicine Rock, c'est la preuve que la simplicité peut être une qualité! Inutile de présenter After Blood & Thunder, d'ailleurs aucun mot ne peut exprimer ce que l'on ressent à l'écoute de cet instrumental. L'album se clôt sur Back in Liberty Street, une introduction à la guitare acoustique et le style est donné, un titre ciselé dans le punch.
Vous pouvez écouter l'émission de radio consacrée à Sunblood qui eut lieu sur France Inter en cliquant sur le bouton ci-dessous. Elle était animée par Laurent Lavige.
Quelques chansons inédites de Sunblood enregistrées live au Studio
- Route 66
- Let me spend my hottest night
- Stormy Monday
- Good Morning Blues
- I wanna be loved
- Medicine Wheel
- Sweet Home Chicago
- Johnny B Goode
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